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autres textes de la 21e mission:
>> Naplouse et le camp Ain n°1 - 4e email 07/11/07
>> "Deir Istiya symbole objectif de l'occupation" - par Rizik Abu Naseer - résumé 04/11/07
>> cueillette des olives - 2e email 03/11/07
>> cueillette des olives - 1er email 31/10/07



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mêmes auteurs:
>> Chronique d'une mort planifiée II - Adieu Bassem - rapport sur la 4e Conférence de Bil'in 23/05/09



















































































































































































































































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Chronique d’une mort planifiée
mission 21e - deir Istiya - Palestine

Pique-nique sous un Olivier en Palestine

mission cueillette des olives - automne 2007
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Il est encore possible de passer de délicieux moments en Palestine occupée. Ils sont rares mais d’autant plus intenses. Lorsque nous sommes arrivés à Deir Istiya, petit village de la région de Salfit, au sud de Naplouse, la beauté des champs d’oliviers s’étendant à perte de vue sur les collines sur lesquelles perchent encore quelques petits villages étincelants de blancheur nous a éblouis. C’était le soir, il faisait encore chaud et la luminosité teintait de mauve les feuilles veloutées des oliviers. Dès ce moment nous avons compris tout l’amour que le peuple palestinien porte à ces arbres légendaires et qui sont le symbole de leur attachement à leur terre.


mission 21e - deir Istiya - Palestine

Nous nous sommes rendus à nouveau en Palestine, cette fois pour la récolte des olives, avec une mission civile du Collectif Urgence Palestine-Suisse du 24 octobre au 11 novembre 2007 sous l’égide du PARC (Palestinian Agricultural Relief Committee). Notre objectif était de tenter d’encadrer les familles palestiniennes afin qu’elles puissent récolter leurs olives sans être troublées par des attaques de colons ou le harcèlement de l’armée israélienne. Les familles possédant des oliviers, quel qu’en soit le nombre, doivent obtenir des autorisations de l’administration civile israélienne pour récolter leurs olives; que leur terre soit du «bon» côté du Mur en Cisjordanie ou qu’elle se situe de l’autre côté du tracé. Ces autorisations sont délivrées au compte-goutte ou pas du tout, dépendant de… nous ne savons pas de quoi au juste et les palestiniens non plus! Elles ne concernent pas seulement la récolte elle-même mais aussi le nombre de personnes autorisées à la cueillette. Par exemple, une des familles avait 50 arbres et un seul permis avait été délivré; une autre en avait 140 et avait reçu deux permis. Dans un groupe de villages près de Zababdé, dans la région de Jenin, 600 familles possédant des oliviers se sont vu attribuer 30 autorisations en 2006 et aucune en 2007. Ces autorisations étant octroyées d’une manière arbitraire, certaines familles en reçoivent, d’autres pas, il n’est pas difficile d’imaginer le climat de suspicion que ceci pourrait susciter entre elles. Mais les palestiniens le savent et il en résulte plutôt une solidarité accrue. Quand on connaît le travail très fatiguant de la récolte d’olives et quand on sait que ces familles en dépendent pour vivre, le but poursuivi par les occupants est on ne peut plus clair. En outre, cette cueillette doit s’effectuer pendant une période et des horaires journaliers déterminés par les autorités israéliennes. Il est évident qu’il est absolument impossible pour une seule personne de récolter les olives de 50 oliviers pendant le laps de temps autorisé.

Deir Istiya est une petite bourgade de 4000 habitants. Elle est entourée par neuf colonies et entre les 2.800 hectares de terre confisquée pour leur implantation et la construction mission 21e - deir Istiya - Palestinedu mur il ne reste aux habitants qu’à peine 700 hectares cultivables, dont 200 sont consacrées aux oliveraies, sur les 3.500 hectares appartenant à l’origine au village et à ses environs. Afin d’encadrer le maximum de familles, la mission s’était divisée en deux groupes et nous avons aidé en tout huit familles pendant six jours. Le travail de récolte est certes fatiguant mais l’ambiance est tellement sympathique que nous en oublions les douleurs de dos, de genoux, la chaleur (la température est parfois montée à 36°), la poussière et surtout l’atmosphère pesante des colonies environnantes et des patrouilles militaires. Nous retournions le soir à la municipalité du village qui nous logeait dans deux de leurs salles, fourbus mais heureux d’avoir passé de si bons moments avec les palestiniens. Ce logement, bien que rudimentaire, était magnifique car la municipalité est installée dans un ancien édifice ottoman que les habitants du village restaurent fièrement petit à petit et dormir dans un tel cadre, même sur un matelas à même le sol, était magique.

Comme la municipalité jouxtait une mosquée, l’appel du muezzin nous réveillait à 5 heures et, après encore une petite heure de sommeil, nous partions pour les oliveraies à 7h. Dépendant du champ dans lequel nous devions travailler, un petit bus venait nous chercher mais, la plupart du temps, nous avions à faire une marche de parfois une heure parmi des pierres et des broussailles (qu’il est interdit aux palestiniens de tailler sous le prétexte fallacieux de conserver intacte la biodiversité), mais tout ceci dans un cadre enchanteur. Le soleil du petit matin sur la terre rouge des collines couvertes d’oliviers nous laisse encore nostalgiques un mois après notre retour. Les grandes bâches étaient aussitôt étalées autour des arbres et la cueillette commençait. mission 21e - Azzun - PalestineLes olives se cueillent une à une ou, quand il y en a plusieurs sur une petite branche, on peut glisser sa main le long de la branche et en attraper plusieurs à la fois. Des cueilleurs (ou cueilleuses) montent dans l’arbre et laissent tomber les olives sur la bâche pendant que d’autres avec un bâton font tomber les olives inaccessibles par main d’homme alors qu’un troisième groupe cueille les olives sur les branches basses. D’autres encore les trient en enlevant les petites branches et l’excès de feuilles avant de les mettre dans des seaux puis dans les sacs. Quand il ne reste plus une seule olive sur l’arbre et quand elles sont groupées sur une seule bâche pour le tri, les autres bâches sont tout de suite étalées sous un autre arbre et tout recommence. Vers 9h30 les familles préparent du thé sur place en allumant un feu entre deux grosses pierres et en ajoutant de la sauge sauvage cueillie dans les champs aux alentours. Cet arrêt d’un quart d’heure en sirotant ce thé parfumé est plus que bienvenu pour des néophytes comme nous. La cueillette continue jusqu’à midi, heure à laquelle les familles préparent à l’ombre d’un grand olivier un pique-nique composé d’houmous à l’huile d’olive fraichement pressée, de tomates, de salade de concombre, de sardines, d’œufs et de pain pita. Ce repas, d’une durée de 30 à 45 minutes, est un moment hors du temps. Nous déjeunons tous ensemble et rions et plaisantons avec les membres de la famille. Certains parlent l’anglais, d’autres un peu moins mais quel que soit le niveau de compréhension de chacun, l’entente est parfaite et nous passons des instants délicieux que nous ne sommes pas prêts d’oublier. La cueillette continue jusqu’à 16 ou 17h avec encore un arrêt thé à la sauge puis nous rentrons parfois à pied ou assis sur les sacs d’olives dans une remorque tirée par un tracteur. Encore un moment de rire avec l’impression toutefois que vu les obstacles de pierres et de monticules de terres érigés par les colons et même parfois par l’armée pour entraver les récoltes que le tracteur doit franchir, nous ne sommes pas certains d’arriver entier au village! Des colons nous observaient derrière les barbelés protégeant la colonie, mais nous n’avons pas eu d’affrontements avec eux ni avec l’armée d’ailleurs, ce qui n’a pas été le cas pour d’autres internationaux que nous avons rencontrés lors d’une manifestation et qui aidaient à la récolte d’olives à Hébron. Ils ont été violemment chassés des champs d’oliviers par les colons sous le regard bienveillant de l’armée.

Nous mission 21e - deir Istiya - Palestineavons également eu la chance de pouvoir assister le dimanche 4 novembre à la fête de la jeunesse de Deir Istiya organisée dans l’édifice ottoman en cours de restauration. Ce fut une célébration émouvante. Les danses palestiniennes sont très belles et les jeunes garçons et filles du village en costume de leur région et aux couleurs palestiniennes les réalisèrent à la perfection. Il en fut de même pour les autres divertissements comportant de courtes pièces de théâtre humoristique, chants, etc. La volonté et l’endurance de ce peuple qui, malgré des conditions de vie insupportables, ne baisse pas les bras et continue à lutter pour sa terre en agissant comme si l’occupation n’existait pas est tout simplement admirable; il n’y a pas d’autres mots.

mission 21e - deir Istiya - Palestine

Une anecdote particulièrement significative mais amusante aussi illustre bien le caractère des palestiniens. Julie (une des participantes à la mission) et Caroline étaient en train de trier les olives pour enlever l’excès de feuilles et de petits branchages. Ahmed, une des deux personnes que nous aidions à la cueillette, s’était installé auprès d’elles pour les aider. Au bout d’un moment il se penche vers elles et leur dit en chuchotant en anglais «j’ai un secret que je vais vous révéler, mais il ne faudra le dire à personne. Vous n’avez pas peur?» Curieuses, elles tendent l’oreille, «Je suis membre du Hamas.» Ah bon et alors, c’est bien, c’est votre choix» lui répondit Caroline. Un instant plus tard Caroline lui dit tout bas «j’ai un secret que je vais vous révéler. Vous n’avez pas peur?». A son tour Ahmed veut connaître le secret, «Nathan et moi, nous sommes juifs». Ahmed est frappé de stupeur. A tel point que Caroline se demande si elle n’aurait pas mieux fait de se taire. Le silence s’installe et le tri continue. Puis Ahmed lève la tête avec un large sourire. L’entente était intacte et l’amitié scellée.

Il n’est malheureusement pas possible de rester sur un tableau aussi idyllique. Lors d’une cueillette, il nous a été demandé d’accompagner deux personnes de la famille que nous aidions dans une oliveraie d’une autre famille du village dont le mari était mort dernièrement. La mère était seule avec plusieurs enfants en bas âge et ne pouvait donc pas aller récolter ses olives. L’oliveraie se trouvait entre une colonie établie derrière le Mur et une colonie sauvage de notre côté du Mur et nous devions traverser une route, qu’empruntaient les colons ainsi que des militaires, qui se trouvait entre les deux colonies. Nos deux amis avaient visiblement peur et nous sommes partis sans aucun matériel à l’exception de deux sacs. Nous avons marché encore pendant près d’une heure pour atteindre les oliviers et nous avons fait la récolte rapidement en parlant peu et bas. Il était 13h, nous étions en plein soleil et il faisait très chaud. mission 21e - colonie - settlement - PalestineEn passant, nous avons remarqué au loin un terrain de football verdoyant qui était en train d’être abondamment arrosé. Les palestiniens disposent de très peu d’eau puisque Israël a détourné la plupart de leurs cours d’eau pour satisfaire les besoins des colonies. Nous avons eu la gorge serrée devant ce spectacle indigne. Au retour nous avons aperçu des colons qui marchaient sur la route et nous avons donc attendu derrière un bosquet avant de repartir. Nous avons posé la question de l’eau aux villageois et nous avons été sidérés par leur réponse. Dans son sous-sol, le village possède plusieurs sources, mais ces sources ont été captées par les Israéliens qui revendent l’eau à la municipalité de Deir Istiya à un prix élevé!

Nous devions passer deux jours dans une famille vivant à Azzun, près de Qalquilya dont l’oliveraie est entourée presque dans sa totalité par la colonie de Alfe Menashe. Le soir du premier jour et, suite à l’attaque d’une voiture de colons à une dizaine de kilomètres du village, des soldats sont entrés dans la maison du frère de notre hôte, qui n’avait rien à voir avec cette attaque, ont défoncé les deux portes de la maison dans laquelle il y avait son épouse et ses quatre enfants et lancé trois grenades lacrymogènes. Ils ont ensuite tiré sur les réservoirs d’eau sur le toit ce qui fait que la famille aura été privée d’eau pendant plusieurs jours. Après le dîner, nous avons été conviés à boire le café dans la maison qui avait été abondamment aérée entre temps. Et pourtant, même quatre heures après les faits nous ne pouvions rester dans la pièce principale tellement les yeux et la gorge nous piquaient. Les enfants dont deux toussaient encore beaucoup avaient été envoyés chez des voisins. Ceci est un exemple de punitions collectives pratiquées par l’armée israélienne qui sont interdites par l’Article 33 de la 4e Convention de Genève. Nous avons du partir rapidement le lendemain car l’armée avait déclaré un couvre feu et fermé le village et nous risquions de ne plus pouvoir sortir d’Azzun pendant plusieurs jours. Nous n’avons donc pas pu continuer à aider cette famille pour un deuxième jour comme prévu.

 

mission 21e - naplouse - Palestine

Après les 6 jours de cueillette dans la région de Salfit, nous avons tenu à revoir Naplouse, ville que nous avions visitée en juin 2006 et que nous aimons beaucoup. Naplouse est une ville où la résistance à l’occupant est très forte. Elle subit en conséquence une très grande pression de l’armée avec des incursions nocturnes quotidiennes pendant lesquelles elle tire sur tout ce qui bouge et détruit des vestiges anciens. Le maire de Naplouse, que nous avions rencontré lors de notre précédente mission en juin 2006 et qui est un homme d’une grande probité, a été arrêté par les autorités israéliennes. Bien qu’il ne soit pas membre du Hamas en tant que tel, il s’était inscrit sur leur liste pour les élections, ayant confiance en leur intégrité. Il a été arrêté, dans l’illégalité la plus complète, comme beaucoup d’autres membres du nouveau gouvernement palestinien démocratiquement élu en janvier 2006 et est détenu dans une prison israélienne sans pouvoir recevoir la visite d’aucun membre de sa famille. Il est en détention dite «administrative», ce qui signifie pour une durée indéterminée, sans procès, et au bon vouloir des autorités israéliennes.

mission 21e -ein beit el mal - PalestineLe camp de réfugiés N°1, Ein Beit El-Mal’, qui est le premier camp établi à Naplouse après la création de l’Etat d’Israël en 1948, est un des quatre camps implantés à l’extérieur de la ville. A l’origine il y avait 1700 réfugiés; il y en a maintenant 8000 et les habitants n’ont cependant pas le droit d’étendre le camp. Donc, ils construisent en hauteur avec des petites allées d’à peine un mètre de large pour circuler et gagner ainsi le maximum de place. Nous avons pu voir beaucoup d’appartements dynamités avec des trous béants dans les cuisines ou dans les chambres, des bâtiments tenant à peine debout n’ayant plus de vitres aux fenêtres, des réservoirs d’eau détruits, etc. Les habitants n’ont pas d’autre choix que de rester dans leur logement à moitié détruit, n’ayant pas les moyens d’effectuer les réparations nécessaires. L’armée fait des incursions régulières dans ce camp (ainsi d’ailleurs que dans les trois autres) sous le prétexte d’arrêter des résistants. Nous avons été informés par des habitants que, quelques mois auparavant, l’armée avait fait sauter toutes les canalisations d’eau et le camp en avait été privé pendant 5 jours. Sans la solidarité des habitants de la ville de Naplouse la situation aurait été effroyable. Des arrestations arbitraires, dont des enfants, se font sur une base quasi quotidienne. Etant donné qu’il y a 80% de chômage dans les camps, la misère est partout et pourtant leur espoir d’avoir un jour leur Etat et une paix juste demeure intact.
mission 21e -ein beit el mal - Palestine  mission 21e -ein beit el mal - Palestine

Avec le PARC nous avons visité Zababdé et les villages environnants qui sont très touchés économiquement par le mur qui traverse leurs terres et les colonies installées sur les collines environnantes. Deux petites colonies avaient été démantelées lors des accords concernant le démantèlement des colonies situées dans la Bande de Gaza en 2005. Les habitants, heureux de récupérer leur terre, ont donc commencé à la cultiver. L’armée s’est empressée de les en empêcher avec l’argument que ces terres ne leur appartenaient plus et qu’ils n’avaient donc pas le droit de les cultiver sous peine d’emprisonnement. Nous avons vu ces terres …elles sont maintenant en friche!

mission 21e - um salomoneh - PalestineAvant notre départ, nous avons décidé d’apporter notre soutien à un petit village au sud de Bethlehem, Om Salamoneh, qui manifestait contre le mur et les colonies, très présentes autour du village. Nous étions à peine 40 manifestants (peu de palestiniens du village car une bonne partie d’entre eux sont en prison), parfaitement pacifiques : les membres de la mission, une dizaine d’autres internationaux venant de Belgique et de France et un groupe de religieux américains. Trente soldats en tenue de combat et six véhicules blindés nous surveillaient. Même s’il n’y a pas eu de blessés nous avons été poussés, bousculés, insultés.

De retour à Jérusalem Est, et par rapport à notre mission en 2006, nous avons noté l’augmentation des colonies dans la vieille ville et l’emprise grandissante des autorités israéliennes afin d’en exclure la population arabe. Nous étions en Israël et en Palestine pendant la préparation de la conférence d’Annapolis mais dans la région tout a continué comme si aucune conférence internationale, pour tenter de cesser cette occupation inhumaine et pour qu’enfin les palestiniens aient un état digne de ce nom, n’allait avoir lieu. La construction du Mur, du tramway et des colonies, dont le nombre a considérablement augmenté depuis juin 2006, s’est poursuivie. Les arrestations arbitraires, les exactions de l’armée, les interdictions et les contrôles ont continué et les conditions de vie du peuple palestinien ne font qu’empirer. Nous n’avons observé aucun signe d’apaisement ou de bonne volonté de la part de l’Etat israélien. Comment croire alors à l’aboutissement des pourparlers d’Annapolis ?

Nous aimerions conclure notre témoignage par une citation du Dr. Ali Qleibo, écrivain palestinien, «la confiscation des terres se perpétue, le nombre et la taille des colonies ne cessent d’augmenter mais contre toute attente, le peuple palestinien survit en état de grâce sur la terre de ses ancêtres.»

 

Caroline et Nathan
03/12/07


mission 21e - fillette - Palestine


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