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Témoignages
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journal de la 21e mission -
12/07 [pdf 1Mo]
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d’une mort planifiée - rapport - Caroline
et Nathan 03/12/07
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Naplouse et le camp Ain n°1 - 4e email 07/11/07
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"Deir Istiya symbole objectif de l'occupation"
- par Rizik Abu Naseer - résumé 04/11/07
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cueillette des olives - 2e email 03/11/07
missions olives précédentes:
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1er
Email de la 21e mission civile suisse |
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mission cueillette des olives (2
groupes)
automne 2007
31 octobre
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Notre groupe est arrivé dans des champs
près d'Azzun. Accès compliqué.
Pris en charge, après passage du check
point à pied, par une voiture qui passe
une porte dans la clôture. Et 2km sur
une piste privée construite sans aucune
autorisation.
Bonne recolte avec la mère et un fils
et nombreuses collations. La famille n'a que
2 autorisations pour récolter. Petit
vallon surplombé par la colonie d'Alfeirmanishei.
Vue sur la route réservée qui
rejoins Kefar Sava par le sud de Qalquiliya,
Qalquiliya, les tours de Tel Aviv et le littoral.
Le père, un vrai chef de famille est
directeur d'une école de garçons
et fait boulangerie dans sa maison: le matin
queue de voiture dans la petite rue pour venir
acheter le pain. La mère est enseignante,
ils vivent bien mais il faut beaucoup de jobs
pour nourrir, éduquer et faire étudier
2 filles et 7 garcons.
Le soir branle bas de combat de l'armée;
on a tiré sur une voiture de colons,
des blessés. On arrive à sortir
des champs avec les olives et à rentrer
dans Azzun. Bonne soirée. Sauf que l'armée
balance 2 lacrymos dans la maison voisine du
beau frère avec en prime une rafale dans
les citernes d'eau sur le toit. Visite 5 heures
après, c'est encore intenable dans une
pièce et difficile dans les autres. La
chaleur de l'accueil aidant, on reste un bon
moment à boire le cafe. Le journal de
ce matin (Al Youm) annonce trois blessés
palestiniens dans la nuit, on a entendu quelques
boums.
Malgré un blocage assez conséquent
d'Azzun (impossible d'aller récolter),
un taxi nous a sortis ce matin et ramenés
à Deir Istiya. Après-midi tranquille,
certains culpabilisent de savoir les autres
au soleil.
La suite du programme sera définie ce
soir, les demandes sont: retour à Azzun.
Jaiyuz, Yaqqir près d'ici.
J'espère que vous allez bien, bonjour
à tous.
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autres textes de la 21e mission:
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journal de la 21e mission -
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d’une mort planifiée - rapport - Caroline
et Nathan 03/12/07
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Naplouse et le camp Ain n°1 - 4e email 07/11/07
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"Deir Istiya symbole objectif de l'occupation"
- par Rizik Abu Naseer - résumé 04/11/07
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cueillette des olives - 1er email 31/10/07
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2e
Email de la 21e mission civile suisse |
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mission cueillette des olives (2
groupes)
automne 2007
2-3 novembre
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1er groupe:
2 novembre
Groupe de six. Marche d'une heure dans les
champs d'oliviers pour arriver sur les terrasses
cultivées de la vallee de l'Oued Mafiour.
La pente est forte et s'accentue en bas. Au-dessus
de nous, un demi-cercle de crêtes ooccupées
par une base militaire, la colonie de Yaggir
Nova entourée d'une cloture et en plein
dans les terrasses des champs d'oliviers, une
ligne de containers et cubes en dur reliée
par une route goudronnée à la
maison mère. Le terrain de la colonie
a été vendu par des palestiniens
en 1980, l'extension date de 2000 env. Les terrasses
ou nous récoltons les olives sont pleines
de buissons d'épineux, c'est tres gênant.
M. nous raconte que lorsqu'il a voulu débrousailler,
l'armée lui a interdit de couper cette
végétation naturelle qu'il fallait
préserver! On voit par là que
le harcellement israelien peut prendre bien
des visages, et cet hypocrite soucis pour la
biodiversité doit être compris
dans tout son cynisme quand on sait que les
mises à feu par les colons sont fréquentes;
et dans sa banalite quand on connait l'emploi
abusif des zones naturelles dans la politique
d'appropriation de territoires.
Nous sommes à environ 3/4 km à
vol d'oiseau de Deir Istiya. Il y a des routes
qui relient les villages, Deir Istiya, Karawa,
Kef Harris, et des pistes qui sillonnent les
champs d'oliviers. La route que nous aurions
pu prendre est coupée et fermée
par celle qui mène à la colonie
de Yaggir Nova. Les pistes sont régulièrement
coupées par des amoncellemens de roches.
Nous avons donc marché plus d'une heure
pour atteindre un champ qui est est à
10 mn de voiture du village.
Cueillette dans les ronces et les épines.
On trouve aussi des chènes verts, des
figuiers, amandiers, figuiers de barbarie, caroubiers.
Au bout du champ de M. , un puit dans la roche,
l'eau est à 6m environ. Les oliviers
sont souvent secs et donc les olives petites
du fait de l'état des terrains qui devraient
être labourés pour retenir l'eau
dans les terrasses.
En face, sur la pente qui fait face aux colonies,
un chantier de restauration des terrasses.
Samedi 3 novembre
Retour sur les mêmes champs que la veille
avec M. et A.. Nous finirons la recolte de ces
champs. Nous sommes seuls dans le coin et M.
nous redit qu'il n'y serait pas venu sans nous.
Comme la récolte est finie vers midi,
après le repas, M. et A. nous demandent
de les acompagner pour récolter dans
un champ d'une famille amie. Le père
est mort et les enfants sont trop jeunes. On
s'approche des colonies, on traverse discrètement
la route qui mène à la colonie
de caravanes hors clôture et qui passe
entre le camp militaire et la colonie principale
de Yaggir Nova, et on arrive sur de très
belles terrasses d'oliviers situées entre
les deux colonies, très près de
la cloture et assez de la nouvelle colonie pour
remarquer qu'ils arrosent en continu un petit
terrain de football. Les olives sont belles
mais la récolte est très rapide,
sans echelle, on recolte l'essentiel pour pouvoir
quitter la zone aavnt l'heure limite, 16h, fixée
par l'armee. Retraversée de la route
avec une petite pause pour laisser passer quelques
colons qui reviennent d'avoir passé Shabat
à la colonie principale. Les deux sacs
sont ramenés à dos d'homme jusqu'aux
premiers champs, puis à dos d'âne
avec les autres sacs, puis dans la remorque
d'un tracteur où s'accumulent, au fil
de la piste chaotique avec detours des barrages,
sacs d'olives, fermiers et nous autres volontaires.
Arrivée au pressoir à Deir Istiya
à pleine vitesse sur le goudron.
Souper séparé des 2 groupes.
On se retrouve chez R. avec un couple d'Alsaciens
de France Palestine Solidarité. Lui nous
traduit aimablement deux exposés de R.
sur la situation en Palestine puis sur la situation
particulière à Deir Istiya qui
prendraient 3 pages de mail et qu'on vous reserve
donc pour notre retour.
2e groupe;
3 novembre
Hello,Hier, notre groupe, nous sommes aller
ceuillir des olives en-dessous de la colonie
de Yaqir pour une famille (le père et
la mère) qui va cueuillir leurs olives
le vendredi pour profiter de la présence
de leurs 2 enfants (un garcon et une fille)
qui la semaine sont à l'universite de
Naplouse. Famille très sympa, la journee
s'est passé sans probleme et le soir
ils nous ont invité pour le repas. Pendant
la discussion, ce qui nous a frappé c'est
l'envie des enfants de quitter la Palestine
après leurs études à cause
du manque d'avenir dans leur pays.
Aujourd'hui nous aurions dû aller à
Jalud, mais R. n'ayant pas eu de nouvelles,
nous avons decidé de retourner avec la
famille de la veille qui allait à la
ceuillette des oranges dans une autre parcelle.
La region où on était s'appelle
Wadi Cana. C'est une longue vallée (un
Oued) au fond de laquelle coule un riviere alimentée
par plusieurs sources d'une eau très
claire et où poussent oranges, citrons,
mandarines. Toutes les crêtes autour du
oued sont occupées par les colonies de
Immanuel, Aaris, Yaqir, Ravala, Nufin, Adumin,
Founduk. Ils nous ont expliqué qu'avant,
ils venaient le vendredi passer la journée
dans cet endroit magnifique, mais que maintenant,
comme ils sont souvent agressés par les
colons, qui ont même pollué une
partie du cours d eau, ils ne viennnent plus
que pour l'entretien et la récolte de
leurs fruits. Ils ont des petites maisons qu'ils
occupaient pendant les périodes qu ils
passaient dans leurs vergers, mais aujourd'hui
ces maisons sont fermées, car l'armee
israelienne les évacuent à la
matraque s'ils restent pour y passer une nuit.
Il arrive même que les colons leur volent
leurs récoltes en fin de journée.
Aujourd'hui tout c'est bien passé (on
s'est régalés d'oranges et de
mandarines) juste une équipe de jeunes
colons qui sont venus se ballader. ça
m'étonnerai que cette magnifique vallée
reste encore longtemps propriété
des Palestiniens.
Demain tout le groupe reste à Deir Istyia
ou le matin nous irons à la ceuillette
des olives pour R., en fin d après-midi
il y a une manifestation dans le village, et
lundi nous partons pour Naplouse.
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journal de la 21e mission -
12/07 [pdf 1Mo]
>> Chronique
d’une mort planifiée - rapport - Caroline
et Nathan 03/12/07
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Naplouse et le camp Ain n°1 - 4e email 07/11/07
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cueillette des olives - 2e email 03/11/07
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cueillette des olives - 1er email 31/10/07
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- octobre 2002
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"Deir
Istiya symbole objectif de l'occupation" |
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par Rizik Abu
Naseer
3e Email de la 21e
mission civile suisse
mission cueillette des olives (2 groupes)
automne 2007
4 novembre
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Un résumé de l'exposé
d'hier soir:
Le ban communal de Deir Istiya est de 3'500 ha.
Les confiscations ont commencé en 1978
par les 500 ha de la partie haute du Ouedi
Kana. Le projet a donné lieu à
des manifestations, le maire de Naplouse.........est
venu sur place et meme des membres de la Knesset,
à la suite de quoi le projet a été
gelé.
Le projet a été gelé,
mais sur le terrain la colonie se construit,
c'est la colonie de Qarne Shomeron sur les 3
ou 4 ha de l'ancien camp militaire jordanien.
Etabli pour des raisons de sécurité,
le camp ayant été pillé
après 67; ce camp militaire devient rapidement
une colonie civile.
A la fin des années 70, le gouvernement
travailliste est remplacé par un gouvernement
du Likoud; en 1982, le ministre des infrastructures
et des colonies est Ariel Sharon. Trois nouvelles
colonies sont installées sur le territoire
de Deir Istiya, Yaggir, Dina Shameron et Male
Shameron; cette derniere en partie sur le territoire
d'Azzun et en 1983, Emanuel et Nofim ...
Ces 5 colonies sont établies en principe
sur une surface de 200 à 300 ha.
Ce sont 1500 ha de terres qui sont en réalité
confisquées et enclosés dans les
barbelés des colonies et des camps militaires.
Les colonies déversent leurs eaux usées
dans les oueds; les sources sont polluées.
Face aux critiques on crée des collecteurs
et on en profite pour détourner toutes
les eaux, compris les eaux pluviales de l'oued
vers Israël.
Mille oliviers sont arrachés par les
colons, cinq fois replantés, cinq fois
arrachés.
Les champs sont pillés, céréales,
fruits, agrumes, légumes.
Les générateurs des pompes sonr
sabotés.
Des produits chimiques sont répandus
dans les champs.
Les colons implantent des sangliers qui ravagent
les cultures.
Des animaux sont abattus.
Eleveur était un bon metier; il n'en
reste que 5 qui vivent avec difficulté
sur les 39 éleveurs d'avant l'arrivée
des colons.
Plus de 100 ha de terres sont inaccessibles
dans l'environnement des colonies.
Même James Baker, quand il a visite la
Palestine, a été furieux quand
on a annoncé la création de la
colonie de Ravava.
En 1978, il n'y avait pas une seule maison
israélienne sur le territoire de Deir
Istiya; il y a actuellement neuf colonies et
sur les 3'500 ha du ban communal, il n'en
reste peut être que 200 ha accessibles.
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autres rapports de missions
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journal de la 21e mission -
12/07 [pdf 1Mo]
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d’une mort planifiée - rapport - Caroline
et Nathan 03/12/07
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"Deir Istiya symbole objectif de l'occupation"
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4e
Email de la 21e mission civile suisse |
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mission cueillette des olives (2
groupes)
automne 2007
Naplouse et le camp Ain n°1 - du 5 au 7 novembre
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Bonjour, le gérant de l'hotel m'ouvre
internet en me signalant que l'armée
investi ce matin le camp de Ballata.
Lundi
Visite de la vieille ville de Naplouse avec
Naseer Arafat que nous retrouvons avec plaisir,
son centre culturel, puis les démolitions
de 2002, 2004 et des démolitions plus
récentes. Les obstacles mis dans la rue
pour tenter d'empêcher l'armée
d'investir la vieille ville sont plus conséquents.
C'est peut-etre pour ça que Pierre ne
dormira pas de la nuit dans sa chambre de la
pension Istiqlal, juste sur le chemin des bulldozers...
Dans la vieille ville les affiches changent
selon les endroits avec une grande majorite
de combatants et martyrs armés et de
leaders politiques locaux, autrement Abu Amar,
Marwan Bargouti, Khader abdel Shafi, peu d'Haniye
et d' Abu Mazen.
Mardi
L'universite Al Nadja, la situation a peu changé
depuis l'annee dernière sauf l'ouverture
du nouveau campus que tout le monde dit très
beau. J'y reviendrai. Juste un détail,
nous avons remarqué que pour deux d'entre
nous qui avait fait mettre le tampon du visa
à l'entree sur une feuille separée,
ce papier avait été jeté
devant eux à la poubelle avec pour explication
que ça ne servait à rien. En réalite
ce tampon est indispensable pour entrer et circuler
dans les territoires. On a eu quelques problèmes
à passer un ou deux check points. On
nous dit ici que c'est devenu une pratique courante
pour les étudiants etrangers, un nouveau
truc quoi...
Le gouverneur nous reçoit rapidement
ensuite, le gouvernorat est à proximite.
Son discours est simple: rétablir l'ordre
à Naplouse. La loi doit être respectée
par tout le monde. Nous applaidirons. Cependant,
il faut préciser que c'est une exigence
du quartette pour avancer dans les pourparlers
de paix à Anapolis et ceci pour toute
les villes des territoires. On se dit en sortant
qu'on demande aux Palestiniens encore un effort
pendant que la colonisation se développe
sur le terrain et cela pour la promesse que
l'armée se retirera des villes, c'est
à dire pour revenir à la situation
d'avant 2002. C'est ce que développera
le maire adjoint tout à l'heure.
Il a reçu 300 ou 400 policiers de Ramallah
vendredi dernier et on les voit bien en ville
surtout le soir.
Quant à savoir quels criminels sont
recherchés, il nous indiquent par un
exemple qu'il s'agit bien de mettre au pas les
diverses forces de l'ordres et forces armées
palestiniennes.
L'absence d'ordre étant causée
par l'occupation, par la destruction des infrastructures
en 2002, par les limites mises à l'action
de la police et des forces de securité
palestiniennes (il faut des autorisations pour
agir dans les villages et les banlieues autour
de Naplouse, jamais possible minuit et 6h du
matin) le gouverneur se plaint de la duplicité
de cette politique israélienne.
J'essayerai de continuer à Zababde,
nous partons dans une demi heure, visite à
la municipalite, la visite du camp Ain n°1
m'a donné hier la nausée. La soirée
était super au restaurant avec Naseer.
Suite des recits du maire
adjoint de Naplouse.
La conférence d'Anapolis nous rappelle
le cycle d'Oslo: on demande des concessions
aux Palestiniens pour engager des pourparlers
de paix - on leur donne quelques moyens pour
commencer à construire un état
- sur le terrain on pratique une politique de
colonisation et d'occupation intensive et au
bout de 3 ans on détruit toutes les infrastructures
(payées par les financements extérieurs)
- on réinvestit les villes - plus tard,
on redemande de nouvelles concessions aux Palestiniens
pour engager des pourparlers de paix tout en
continuant à construire les murs à
l'interieur de la Cisjordanie, à developper
les colonies, à construire des routes
reservées, à étendre les
zones de securité interdites aux Palestiniens...
Hafez Shaheen décrit ainsi avec une
espèce de cynisme amusé une sorte
de spirale qui tourne vers le bas.
Il y a 180 000 habitants à Naplouse
compris les 4 camps de refugiés de Ballata,
Askar, New Askar et Ain n°1, et 6 villages.
65% de chômage, la pauvreté comme
un cancer s'étend à tous les secteurs.
Le travail de la Municipalité est d'essayer
dans cette situation critique de fournir l'essentiel
à cette population; l'eau, l'electricite,
l'assainissement et le traitement des déchêts,
des emplois, des services municipaux.
Beaucoup de projets ont été stoppés
par le tarrissement des financements exterieurs
qui a suivi la victoire du Hamas aux élections,
comme le chantier de rénovation du caravanserail
financé par l'UNESCO que vous avez vu
ce matin. Nous avons pu maintenir un certain
nombre de programmes par professionalisme grâce
à un bon réseau de relations internationales;
la banque allemande KW continue de financer
la construction d'infrastructures dans le domaine
de l'eau et le FMI après audit continue
à soutenir notre département financier
et celui de l'électricité. L'UNESCO
et les Italiens contribuent au financement de
la reconstruction des maisons détruites
par l'armée. Le rétablissement
de la sécurité encourage les donateurs.
Les refugiés sont pris en charge par
l'UNRWA pour le logement et l'éducation.
Mais les camps devraient payer pour l'électricite
achetée aux Israeliens que la municipalité
leur fournit, peu le font.
Les refugiés ne sont ni electeurs, ni
elligibles. Les camps sont partiellement gérés
par des comités élus qui discutent
avec la Municipalité des questions qui
les concernent.
Camp Ain n° 1
Visite du 1er camp établi à Naplouse
en 1948 pour 1700 refugiés, il en abrite
8000 aujourd'hui sans extention du perimètre.
Il porte plusieurs noms dont Camp Ain n°1.
L'armée investi le camp pour rechercher
des résistants avec des tactiques militaires
bien précises: faire exploser les rez-de-chaussée,
ouvrir le plafond et s'introduire dans les logements,
ou; ouvrir à l'explosif ou au tir le
mur extérieur de la cuisine et surprendre
les femmes. On voit aussi une maison détruite
le mois dernier, c'est à dire 5 étages
d'un module de base du camp, les bords des dalles
et les volées d'escalier pendent dans
le vide, la canalisation d'eau a sauté
avec l'ensemble, le camp a été
privé d'eau pendant 5 jours, il a été
ravitaillé en bouteilles d'eau par les
ONG palestinienes. On voit aussi dans une ruelle
de moins d'un mètre de large un premier
étage explosé et brulé
ainsi que des impacts de tirs sur la plupart
des habitations des portes d'entrée découpées
au chalumeau.
80% de chômage dans le camp, aucun espace
de jeu pour les enfants sinon dans les déblais
alentour.
Voila pour ce soir. Aujourd'hui, nous avons
visité les villages de Faqwa (avec un
certain Ali du PFU très marrant) et d'Anin.
Revu aussi le village d'Abba, les deux colonies
qui le dominaient ont été évacuées,
et rasées, les routes sont libres, mais
la zone liberée reste plus ou moins vide
puisque l'armée rappelle qu'il s'agit
toujours d'une zone C interdite d'activité
aux Palestiniens... La résistance a l'air
active selon Mohamed Jaradat pour réutiliser
ces terres et forer des puits sans autorisation.
A bientôt
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