En
juin 2002, le gouvernement israélien a commencé
la construction du mur de l’apartheid en Cisjordanie
occupée. Ce mur s’édifie de
manière à parfaire l’occupation
militaire israélienne qui étouffe
la Palestine depuis 1967. Par son tracé,
et venant renforcer
les découpages
territoriaux déjà établis
par les
chek-points, les
postes
militaires, les
routes de contournement,
il constitue un enfermement définitif de
la population palestinienne, aussi bien à
l’Ouest entre la Cisjordanie et l’Israël
qu’à l’Est, le long du Jourdain,
entre la Cisjordanie et la Jordanie. Prévu
sur une longueur de 720 km, il aura comme conséquence
l’annexion de facto de 50% des terres de la
Cisjordanie.
Face à cela, nous considérons:
- qu’aucune « nécessité
militaire » ne peut justifier les dénis
au droit international et à la justice,
- qu’aucune « raison d’Etat
» ne peut justifier le silence des gouvernements
face à la « ghettoïsation »
de la population palestinienne,
- qu’aucune « argumentation politique,
religieuse ou idéologique » ne peut
venir, aujourd’hui, justifier la politique
de terreur appliquée à la population
palestinienne par le gouvernement Sharon.
Après l’annexion des territoires
sur lesquels s’est développé
le « Grand Jérusalem », l’installation
des colonies, (depuis 1967, 400'000 colons sont
venus s’installer sur le territoire palestinien),
le découpage du territoire par les routes
dites de « contournement », les postes
militaires et les chek-points, le « Mur
de l’Apartheid » vient parfaire ce
système carcéral : les paysans sont
séparés de leur terres, les familles
de leurs proches, les enfants de leurs écoles,
les établissements de leurs clients, les
patients de leurs hôpitaux ou de leur dispensaire.
Les portes installés sur certains tronçons
du mur sont devenus de nouveaux espaces de répressions
et d’humiliation pour la population palestinienne,
forcée de subir les exactions des soldats
d’occupation.
De telles mesures de
répression contre tout un peuple ne peuvent
se déployer sans que les appels pressants
des Palestinien-ne-s ne soient entendus !
Depuis fin 2002, le Collectif Urgence Palestine
a organisé plusieurs événements
pour dénoncer ce nouvel acte d’agression
de l’Etat israélien contre le peuple
palestinien.
Avec la résolution ES-10/15 du 20 juillet
2004, l'Assemblée générale
des Nations Unies a entériné l'avis
de droit de la Cour Internationale de Justice
qui a condamné l’édification
du Mur parce qu'elle est contraire au droit international.
La résolution exige que l’Etat israélien
mette un terme à sa construction, démantèle
les parties construites et répare les dommages
causés. L’Etat israélien ignore
cette décision comme les dizaines d'autres
prises à son encontre.
Dépositaire des Conventions de
Genève, la Suisse a la responsabilité
supplémentaire de transformer l’avis
de la Cour en mesures effectives.
La Suisse se doit donc d'utiliser tous les moyens
politiques, diplomatiques et économiques
nécéssaires
Le Collectif Urgence Palestine demande :
- Le démantèlement
du mur de la honte, la réparation
des dommages causés par la construction
de ce mur dans le territoire palestinien occupé
et l’indemnisation des
personnes ayant subi des dommages
- Le retrait immédiat et définitif
de l'armée israélienne
de tous les Territoires Occupés ainsi qu'un
réel démantèlement des colonies;
- La mise en place immédiate d'une force
de protection internationale du peuple
palestinien ;
- L'adoption par les Nations Unies de mesures
contraignantes à l'égard de l'Etat
d'Israël pour qu'il applique enfin
les nombreuses résolutions de l'ONU le
concernant ;
- La suspension de la collaboration militaire
et la résiliation de l'accord de
libre échange économique entre la
Suisse et Israël pour obtenir d'Israël
le respect des obligations qui lient un pays occupant
envers la population occupée avec l’application
du droit humanitaire international et en particulier
de la quatrième Convention de Genève
dans les Territoires Occupés