L'histoire de l'émancipation des femmes palestiniennes est longue, semée d'embûches mais aussi de victoires, et souvent exemplaire. Leur combat est tout sauf simple, car elles doivent lutter non seulement contre la colonisation israélienne, mais aussi contre les traditions patriarcales de la société palestinienne.

Si la lutte contre l'occupation a favorisé une implication remarquable des femmes dans la politique et l'économie, et ce depuis des décennies, l'occupation a aujourd'hui de multiples conséquences désastreuses sur leur vie quotidienne.

Citons, entre bien d'autres maux, la mort ou l'emprisonnement de leurs proches, la destruction de leur maison, la confiscation de leurs terres à cause de la construction du Mur, les couvre-feux, la fermeture des territoires palestiniens, le chômage grandissant, l'absence de perspectives économiques, les check-points qui entravent leur liberté de mouvement et menacent leur intégrité physique et morale, etc.

L'indépendance économique de certaines, durement acquise, est aujourd'hui menacée. Des femmes se retrouvent souvent enfermées dans leur foyer par leur famille. L'inactivité et la promiscuité deviennent quelquefois insupportables et sont la source de violences domestiques : l'homme bat sa femme qui bat ses enfants qui se battent entre eux… Certains travailleurs sociaux ont pu observer une recrudescence des "crimes d'honneur". L'état de guerre permanent est un élément aggravant de ces situations.

Néanmoins, refusant la fatalité, des femmes s'organisent, avec des moyens très limités mais une détermination et une énergie sans limites. Les projets et la volonté ne manquent pas. Notre solidarité peut aujourd'hui les soutenir.

 

En 2002, les premières Missions Civiles de Protection du Peuple Palestinien ont répondu à l’appel lancé par les ONG palestiniennes et sont allées en Cisjordanie et dans la bande de Gaza avec la volonté d’être les témoins engagés des exactions de l’armée d’occupation israélienne et de la résistance quotidienne du peuple palestinien.

En octobre 2004, une mission civile, composée uniquement de femmes, est partie en Cisjordanie. Ont constitué cette mission civile, des femmes du mouvement Femmes en Noir de Genève, des membres des Collectifs Urgence Palestine (CUP) GE et VD ainsi que des femmes de divers horizons. . Les Femmes en Noir ont manifesté contre le racisme, le nationalisme, les viols et la guerre dont les premières victimes sont civiles et souvent des femmes, lors de la guerre en Bosnie, puis en Kosove et depuis 2002, elles se rassemblent tous les mardi de 18h à 18h30 devant la fontaine de la Cité pour dénoncer l’occupation des territoires palestiniens par Israël depuis 1967.

Les CUP ont organisé plusieurs missions civiles en Palestine depuis 2002 et des manifestations de rue, rassemblements hebdomadaaires, conférences, expos, interventions auprès de parlementaires, pour soutenir la lutte du peuple palestinien.

Le but de cette mission a été de rencontrer des associations de femmes palestiniennes et de partager le plus concrètement possible leurs luttes contre l’occupation et pour la construction d’une société palestinienne qui respecte les droits des femmes. Notre but était aussi de rencontrer des femmes israéliennes qui luttent contre l’occupation et pour une paix juste.

De retour en Suisse, la « mission femmes » a décidé de soutenir le projet palestinienne, pendant du Palestinian Women Developing Center à Tulkarem, présenté dans ce dépliant.

Cette association (ci-après : PWDC) a son siège à Tulkarem, ville du nord de la Cisjordanie, dans une zone rurale et très pauvre.

Leurs responsables, que nous avons rencontrées sur place lors de notre séjour en octobre 2004, nous ont fait part des activités qu'elles développent avec les femmes de la région: dans le contexte décrit précédemment, le PWDC joue un rôle actif, avec d'autres associations, pour mobiliser les femmes dans le Mouvement contre le Mur qui a déjà organisé de nombreuses manifestations. Il développe un réseau d'entraide solidaire entre femmes, par exemple en allant aider des paysannes à récolter leurs olives.

Pour tenter de favoriser une certaine indépendance économique des femmes, l'association s'occupe aussi de la formation des jeunes filles, notamment dans des ateliers de broderie traditionnelle.

Par ailleurs, des lieux d'écoute et de discussions entre femmes ont été mis sur pied, pour leur permettre d'échanger leurs préoccupations quotidiennes et chercher ensemble des solutions. Le PWDC se donne également pour tâche d'encourager les femmes à connaître et à faire valoir leurs droits, et de promouvoir la participation politique des femmes, en particulier à l'occasion des échéances électorales. C'est dans ce contexte que le projet décrit ci-après a été élaboré.

Pendant la 1ère et la 2ème Intifada, les associations ont réussi à faire entendre la voix des femmes sur des questions importantes.

Mais force est de constater que les institutions, politiques en particulier, peinent à reconnaître l’importance du rôle des femmes pour le développement de la société palestinienne.

Depuis 1999, parmi les 88 membres du Conseil législatif palestinien, 5 sont des femmes. Parmi les 3439 membres des conseils régionaux, il n’y a que 22 femmes (source ; Palestinian Central Bureau of Statistics, janv.2002. Les résultats des dernières élections ne sont pas encore enregistrés).

Et le Conseil législatif palestinien a refusé il y a peu l’introduction d’un quota de 20 % de femmes dans les municipalités et au parlement. « C’est une gifle donnée au combat des femmes et aux partis politiques qui ont oeuvré durant de longues années pour l’amendement de la loi électorale » disent les femmes du PWDC ! Le projet mis sur pied par le PWDC à Tulkarem vise à ce qu’un plus grand nombre de femmes prennent conscience de leurs droits, de leur capacité à faire changer le regard traditionnel de la société sur les femmes, et de la nécessité d’une participation plus grande des femmes comme candidates aux élections et donc dans les conseils municipaux et au sein du parlement. Après les élections municipales de début 2005, la prochaine échéance concrète prévue sont les élections législatives de juillet 2005.

Pour atteindre ces objectifs, le PWDC se propose :

• de réunir des femmes d’âges et de milieux professionnels différents, venant de 10 villages isolés des départements de Tulkarem et Kalkilya (Cisjordanie).
• d’organiser des ateliers dans chaque village, une fois par mois, réunissant 60 femmes.
• d’organiser des sessions de formation pour préparer plus spécialement de futures candidates à occuper des postes de décision : droit électoral, communication, compétences administratives, droits des femmes (chaque session dure 30 heures , réparties sur cinq jours, pour 20 femmes. Deux sessions sont organisées par an et par département).
• des bilans réguliers pour l’évaluation du projet sont prévus.

Pour réaliser ces activités, c’est-à-dire financer la participation des villageoises (déplacement, repas), rémunérer les trois responsables du projet et les formatrices , payer la location de salles et autres petits frais administratifs, le PWDC a établi un budget de 21'600 $ pour une année. Le PWDC lui-même participe pour une part.

Notre but est de récolter une somme de l’ordre de 20'000 $ pour aider cette association à financer ses activités pour la construction d’une société palestinienne qui respecte des droits égaux pour les hommes et les femmes.

Téléchargez le dépliant du projet et diffusez-le :
"Des femmes palestiniennes se mobilisent pour leurs droits"

Faites un don à :
Femmes en Noir
mention "mission femmes"
CCP 12-25272-3

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"Espoirs et Combats des Femmes Palestiniennes" compte-rendu de la mission femmes 2004
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