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Le cinéma palestinien

Jadis cinéma militant, connu des seuls initiés, le cinéma palestinien s'affirme, depuis quinze ans, comme un art véritable.

Le cinéma est aussi une industrie, ce qui suppose évidemment l'existence d'un minimum d'infra et de superstructures industrielles, sinon étatiques, dans le pays où les cinéastes désirent tourner. C'est un art nouveau qui ne nécessite pas seulement l'investissement créatif d'un artiste et de toute une équipe, mais un financement relativement important. Toutes ces raisons triviales et objectives comptent pour beaucoup dans l'absence d'une cinématographie palestinienne avant 1968, année qui la vit naître.

C'est en effet l'OLP, organisation de libération nationale tout autant que de persistance nationale, qui contribue à ce que soit créée, en 1967-68, une «Unité cinéma», qui se transformera en «Groupe du cinéma palestinien» puis en «Films de la Palestine» avant de cesser d'exister deux ans plus tard.


 


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Les précurseurs

Hany Jawhariyyeh, Sulâfa Jadallah et Moustapha Abou Ali en sont les initiateurs. Eux et quelques autres (Samir Nimr, Qassim Hawal...) vont réaliser des films, et ce seront des films de combat. Ces réalisateurs manieront la caméra comme d'autres, le fusil - en 1976, Hany Jawhariyyeh sera d'ailleurs tué sur le champ de bataille, caméra au poing. Tous les films de ces premiers réalisateurs palestiniens, courts ou moyens métrages (en 16 mm pour la plupart) ne sont bien entendu pas des oeuvres de fiction, mais des documentaires, des témoignages, souvent montés avec des intentions didactiques. Leur ambition est de montrer la réalité du combat pour la libération de la Palestine dans sa relation dialectique à l'Histoire, ou bien encore de recréer, par le biais d'une fiction-documentaire, les conditions de ce combat et la situation des combattants et de leur famille. Cette production s'adresse d'abord aux Palestiniens de l'intérieur. Cinéma militant, donc - mais pas, malgré les apparences, cinéma «de propagande» interne, avec ce que le terme implique de manipulation, de bourrage de crâne.


 


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Omar AL-QATTAN

Omar Al-QattanOmar Al-Qattan est né en 1964. Il a étudié les langues et la littérature à Londres puis à Oxford. De 1985 à 1988, il étudie le cinéma à l'INSAS (Bruxelles). À la fois producteur et réalisateur, on lui doit à ce titre:

 

Je suis tu es? (documentaire, 1987, 15 min.)
Le portrait d'un homme atteint du sida. Le film s'attache à la douleur et à la difficulté de vivre avec le sida, et aux répercussions sur les relations personnelles et professionnelles.

La Danse (drame, 1988, 20 min.)
Une jeune maman d'origine nord-africaine découvre les rues de Bruxelles avec son jeune fils. Sa quête solitaire d'amour, et la faim de son enfant, la conduisent dans un bar où elle fait la connaissance d'un étranger.

Conte de l'Aveugle et du Paralytique (drame, 1989, 15 min.)
Le récit mêle la parabole de la Bible à une farce paillarde. Tourné dans le décor surréel d'usines abandonnées de la banlieue bruxelloise, il raconte la rencontre de deux personnages fantastiques habités tout ensemble par la solitude de l'homme moderne, et par l'esprit de Falstaff. Un soir, ils sont l'objets d'événements qui les enlèvent provisoirement au monde étrange et cruel qui les entoure.

Rêves et Silence (documentaire, 1991, 52 min.)
Tourné dans les semaines qui ont précédé la guerre du Golfe, le film brosse le portrait d'une réfugiée palestinienne, et de ses luttes contre les préjugés religieux et sociaux dont elle est l'objet, dans un moment de grande tension et d'angoisse.

Going Home (documentaire, 1995, 52 min.)
L'histoire de Derek Cooper, un ancien major de l'armée britannique qui a été témoin des derniers jours du mandat britannique en Palestine. Retournant en Palestine/Israël, il rencontre des vétérans et des réfugiés, à un moment où le processus de paix semble prêt d'échouer.

Jérusalem (documentaire, 1998, 25 min.)
Reportage sur les activités de la Welfare Association qui aide les Palestiniens de Jérusalem, ce film a servi de support à une campagne-téléthon qui rapporta 23 millions de $.


 


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Azza EL HASSAN

Azza El HassanAzza El Hassan est née en 1971 à Amman, Jordanie, dans une famille palestinienne. Elle a fait ses études secondaires à Beyrouth, une formation universitaire en Film, télévision et sociologie en Écosse, ainsi qu'une maîtrise dans l'art du documentaire télévisé à Londres. En 1996, elle se rend en Palestine pour filmer son premier documentaire, Arab Women Speak Out. Elle décide de rester et s'implique dans divers projets sociaux. Elle travaille aussi sur d'autres documentaires. À présent, elle donne cours de Films et Vidéo à l'université de Al-Quds (Jérusalem), dans le département «Modern Media Institute».

 

Title Deeds from Moses (1998, 30 min.)
Azza El Hassan s'attaque ici à Ma'ale Adumim, une des plus importantes colonies israéliennes à l'est de Jérusalem. Commençant son documentaire par les familles palestiniennes expulsées et le finissant par les colons eux-mêmes, Azza El Hassan interviewe des journalistes, des architectes et des avocats pour cerner toutes les implications de la ceinture de colonies autour de Jérusalem et plus généralement du processus d'expulsion et de guerre larvée israélienne.

Sindbad is a She (1999, 30 min.)
Ce court documentaire a pour prémisses un conte des mille et une nuits, que Sherazade raconta au Sultan pour reporter au lendemain sa mise à mort. On connaît l'histoire de la princesse, mais Azza El Hassan la transpose dans cette «époque moderne» en demandant à cinq personnes très différentes de choisir qui ils auraient aimé être: Sindbad, le héros aventurier, ou Yasmina. Un docu court, frais et féminin, qui sonde les non-dits du machisme, du féminisme ou des rêves que chacun porte en lui. «Shreen, Fareed, Tameer, Hanan et leur fille de douze ans Samah sont des gens qui vivent dans un même pays mais qui sont isolés l'un de l'autre par leur passé, leur genre et leur vie.» (Azza El Hassan)


 


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Suher ISMAEL

Suher Ismael, né en 1979 en Palestine, est parmi les plus jeunes cinéastes palestiniens.

The Detainee (1998, 26 min.)
Ce court-métrage hésite entre le reportage et le documentaire. Il retrace l'attente insupportable de la sortie de prison d'un père par sa femme et son fils. Tensions et espoirs inlassablement répétés. La caméra se place au beau milieu de cette histoire.


 


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Ibrahim KHILL

Ibrahim KhillNé en 1942 à Nazareth, Ibrahim Khill migre à Paris un mois après la Guerre des Six jours. Il a étudié le cinéma à l'Université de Paris VIII. S'il retourne souvent sur ses terres, c'est parce que «les événements que je filme, je les ai vécus à l'époque». La fiction d'Ibrahim Khill est celle du documentaire. Qui est-t-il? Difficile de faire rentrer son identité dans un curriculum vitae. Israélien naturalisé français, arabe, palestinien... Et pour couronner le tout, chrétien. On lui doit notamment Nazareth, ma ville (1978), Et la paix alors (1990), Biram pour toujours. Il a reçu le «Prix du Jury Jeunes» pour son film Paul Le charpentier au Festival du film asiatique de Vesoul en 2001.


PaulPaul le charpentier
(2000, 52 min.)
Paul Gauthier, prêtre et enseignant la théologie et la philosophie au grand séminaire de Dijon, décide de partir en terre sainte, en 1957, pour vivre pauvre parmi les pauvres. Il s'installe à Nazareth et devient prêtre-ouvrier, travaillant comme terrassier sur divers chantiers. Petit à petit, il prend conscience du drame palestinien qu'il ignorait et y découvre la misère, particulièrement dans le domaine de l'habitat. Il lance alors le projet de construction de la cité ouvrière qui donnera la possibilité aux pauvres d'avoir un logement décent. Cette expérience sera renouvellée plus tard à Bethléem et à Beit-Sahour. En 1958, il sera rejoint par Myriam qui devient, très vite son bras droit et sa fidèle compagne, luttant à ses côtés dans toutes les péripéties de son parcours. En 1967, la guerre des Six jours éclate. Révolté par les scènes d'horreurs auxquelles il assiste, il quitte Israël et reprend son bâton de pèlerin pour se rendre utile là où on a besoin d'un peu de chaleur humaine.
Diffusion: Nazareth films - 30, rue du Pont - 92200 Neuilly-sur-Seine
Tél : 01 47 47 14 28 - Fax : 01 47 22 99 14


 


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Michel KHLEIFI

michel khleifiMichel Khleifi est né à Nazareth en 1950 et y a vécu jusqu'en 1970. Après des études de metteur de scène théâtre, radio et télévision à l'INSAS (Belgique), il réalise plusieurs reportages pour le magazine À suivre de la télévision belge entre 1978 et 1981. Producteur de 1980 à 1983, puis professeur à l'INSAS de 1983 à 1988, Michel Khleifi est, en Europe, le plus connu des cinéastes palestiniens, peut-être parce que son cinéma présente une certaine douceur dans la construction et dans le traitement, et qu'une simple sensualité en émane. Noces en Galilée, 1987, son troisième long métrage, a obtenu le Prix de la Critique internationale au Festival de Cannes. L'intérêt de ce film réside dans sa force expressive et sa volonté manifeste de rompre avec la production traditionnelle, et d'exister en tant que film, comme un produit artistique adhérant au cinéma plutôt qu'à l'idéologie. Noces en Galilée a conduit un certain cinéma palestinien au point de non retour. Dès lors chaque nouveau film palestinien se devait de surprendre et de fasciner.

Après Le Cantique des Pierres (1990) qui raconte l'Intifada, mi-documentaire mi-fiction, et La Mémoire fertile, qui passa inaperçu, Michel Khleifi dut attendre le Conte des Trois Diamants (1995) pour retrouver sa place sur la scène cinématographique arabe.

 

Cantique des pierres (1990, 105 min.)
Elle, est originaire de Galilée, et lui, de Cisjordanie. Ces deux Palestiniens se sont aimés brièvement. Au coeur de l'Intifada, ils se retrouvent, et leur passion se rallume. Michel Khleifi conjugue la réalité de la révolte palestinienne, filmée comme un reportage, avec le récit fictionnel et poétique de cette histoire d'amour, racontée en deux voix par un homme et une femme qui se souviennent.

michel khleifiNoces en Galillée
(1987, 112 min.)
Abou Adel marie son fils. Il est moukthar (maire du village) et il tient à fêter dignement ce mariage, c'est-à-dire sans couvre-feu. Le gouverneur israélien accepte, mais, à la condition d'assister à la noce avec ses hommes. Les villageois ne comprennent pas que le Moukthar ait accepté un tel contrat. Pas de fête sans dignité. Les rebelles se préparent. Les mariés aussi. Et les enfants jouent, les danseurs dansent, les buveurs boivent. Tout peut transformer la fête en drame. Des militaires au marié, chacun est une de ces particules dont l'action peut engendrer la catastrophe pour tous. La situation est tendue. Le film l'est aussi. Des rôles sont renversés, et les rebondissements ne laissent pas de repos. Comment va se conclure la fête du mariage? De la fête aux conflits, une atmosphère qui se tient jusqu'à la fin sur le fil, aux bords de la lame de l'excès...

michel khleifiLe conte des trois diamants
(1995, 106 min.)
Youssef, 12 ans, vit avec sa mère et sa soeur dans un camp de réfugiés de la bande de Gaza. Son père est en prison, son frère a pris le maquis. Rien qui dispose à l'espoir. Mais il rencontre Aïda, une fillette à l'imagination exubérante qui l'envoûte avec le récit des trois diamants perdus du collier de la grand-mère: son amour ira à celui qui les retrouvera, en Amérique du Sud. Youssef est prêt au voyage, mais que peut l'imaginaire des enfants face aux soldats qui tiennent l'enclave sous bonne garde, traquent et tirent? Des soldats à la gâchette facile, tel celui qui fauchera, sans raison, le petit Youssef, avant qu'il ne ressuscite pour accomplir son rêve: «il meurt et ne meurt pas à la fois, explique Michel Khleifi, car le film veut chanter ceux qui sont morts et ceux qui sont vivants.»
Distribution: Médiathèque des Trois Mondes
63 bis rue du Cardinal Lemoine - 75005 Paris
Tél. 01 42 34 99 00 - Fax: 01 42 34 99 01
Vidéocassettes disponibles: consulter le site www.cine3mondes.fr

Route 181 - Fragments d'un voyage en Palestine - Israël (2003)
Un road-movie documentaire de Eyal SIVAN et Michel KHLEIFI. Route 181” propose un regard inédit sur les habitants de Palestine-Israël, le regard commun d’un Israélien et d’un Palestinien. Pendant plus d’un an, les deux cinéastes se sont dédiés à la réalisation de ce qu’ils considèrent comme un acte de foi cinématographique. >>


 


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Rachid MASHARAWI

Rachid MasharawiRachid Masharawi est né en 1962 dans le camp de réfugiés de Shahi dans la bande de Gaza. Il réalise plusieurs courts métrages et documentaires : en 1986, Travel Document; en 1989, The Shelter; en 1990, Dar o dur, documentaire qui évoque le dur parcours d'un Palestinien travaillant en Israël; en 1991, Long days in Gaza, documentaire sur la guerre du Golfe et ses influences dans la bande de Gaza; en 1992, The Magician. En 1993, il tourne son premier long métrage de fiction, Couvre-feu.
Mais il a aussi réalisé: Intizar (1995); Haïfa (1995); Step and another (1996); Rabab (1997), Tension (1998), Behind the Walls (1999), Out of Focus (2000), Love Season (2001); En direct de Palestine (2001); Waiting (2002); Le Hommous de l'Aïd (2002); Attente (2005); Arafat, mon frère (2005); ainsi que:

 

Stress - Zadok Dror & Rashid Masharawi, 1998, 52 min.
Stress constitue l'une des premières expériences de coproductions audiovisuelles qui se multiplient peu à peu entre Israéliens et Palestiniens. Dans la première partie («Tension»), les limites imposées par les mots sont dépassées dans une puissante accumulation de visages, de mouvements et de confrontations qui invitent le spectateur à comprendre le langage des Palestiniens à travers le silence de leurs yeux et le rythme de leurs pas. Dans la seconde partie («An Ordinary Day»), un drame illustre le tempo rapide et la complexité profonde de la vie en Israël. Un «agresseur en série» dans un quartier ultra religieux de Jérusalem tend une embuscade à des ouvriers arabes, au cours d'une série de meurtres vengeurs perpétrés des deux côtés. Le correspondant d'une radio mène l'enquête sur ces incidents. Les conversations d'un chauffeur de taxi avec ses clients sur les conclusions auxquelles il est parvenu, révèlent un mélange d'apathie, d'espoir et de peur.

Un ticket pour Jérusalem (documentaire fiction, 2002)
le film offre une vision privilégiée de la vie quotidienne en Palestine occupée, de l’attitude des Palestiniens, faite de stoïcisme et de créativité. Selon les circonstances, il devient une fiction qui tourne au documentaire. >>

 

Rachid Masharawi a également participé au dernier film palestinien produit en 2000. La commission de Bethléem 2000 a désigné cinq réalisateurs palestiniens pour s'atteler à un exercice de style: réaliser, en un mois, un court-métrage qui présenterait ce qui explique le mieux la Palestine. Le budget était à la mesure du temps imparti: peu élevé. Jouant de ces contraintes, les réalisateurs présentent un travail qui reflète leurs différentes orientations: esthétiques, scéniques et de discours.

The Last Five Short Films of the Second Millenium (2000, 60 min.)
The Place (Azza El Hassan)
Dans une forme d'interprétation artistique, Azza El Hassan évoque la notion de «chez soi», qu'il soit enfer ou paradis.
Children of Shatila (Mai Masri)
Cette version raccourcie d'un plus long documentaire du même nom présente en un clin d'oeil les possibilités d'avenir des enfants de réfugiés qui vivent dans les camps.
Ali and his friends (Sobhi Zobaidi)
Sur la réalisation des rêves, dans un camp de réfugiés près de Ramallah. Interviews de Palestiniens de 20 à 30 ans.
Makloubeh (Rachid Masharawi)
Image complexe et savoureuse de la société palestinienne. Sur base d'une recette culinaire traditionnelle...
Cyber Palestine (Elia Suleiman)
Ironique, Suleiman a choisi pour thème Marie et Joseph dirigés par la souris d'un ordinateur. Le couple doit rejoindre leur pays natal avant la naissance... du petit Jésus.


 


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Mai MASRI

Mai MasriMai Masri a étudié à la San Francisco State University, où elle s'est spécialisée dans la réalisation, le montage et la photographie. À côté de son activité de réalisatrice, elle organise des formations pour les jeunes cinéastes.

 

Children of Fire (Les enfants du feu) - 1990, 50 min.
Mai Masri est en route vers Naplouse, sa ville natale, qu'elle n'a pas vue depuis 14 ans. La caméra suit l'évolution de la voiture vers la ville et de l'émotion. Sentiments mêlés de la joie du retour et des appréhensions de la guerre. Elle découvre ses voisins et sa famille impliqués dans l'intifada. Elle interroge ces enfants palestiniens pour qui l'engagement contre l'armée d'Israël va de soi. Comme un coup de poing, témoignage sur la guerre des mômes et des autres qui vivent en territoires occupés, sous la pression continuelle. Le film est aussi l'occasion pour Mai Masri de se questionner et observer en elle le ravivement de son attachement à la lutte pour son pays.

Mai Masri Hanane Ashrawi, une femme de son époque
(1995, 50 min.)
Lors des accords de paix critiqués signés entre Israël et l'OLP, en 1993, Hanane Ashrawi s'est révélée au monde politique comme une figure avec laquelle il faudrait désormais compter. Après la déception de ces accords, elle quitte l'arène pour s'occuper des Palestiniens confrontés à la violence d'Israël, au mépris des Nations Unies et l'abandon de l'OLP. Elle fonde alors la Commission Indépendante Palestinienne. Mai Masri réalise une fois de plus un film qui suit les évènements, et la tension qui règne en Palestine. Le suivi de Hanane Ashrawi nous fait revenir en arrière sur certaines images de sa vie, de l'Intifada, et de la Palestine contemporaine. Elle trace un portrait intimiste de celle qui est à la fois écrivain, femme politique et mère de famille.

Mai Masri Enfants de Chatila (1998, 50 min.)
Dans ce film, Mai Masri nous montre, au travers des témoignages de deux enfants du camp de réfugiés de Chatila, les souffrances physiques et morales de leurs familles, mais aussi les rêves et les joies de ces enfants.
Cassette disponible pour 120 FF auprès de la
Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
14, passage Dubail - 75010 Paris


 


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Najwa NAJJAR

Najwa Najjar a un parcours pour le moins éclectique: elle a réalisé plusieurs documentaires, notamment pour une version arabe de Sesame Street, un programme pour enfants, ainsi qu'un documentaire sur l'art islamique. Elle a aussi travaillé sur des publicités et sur le scénario d'un film de fiction indépendant Pomegranates and Myrrh (l'histoire d'une jeune femme danseuse, après que le traité de paix israélo-arabe ait été signé) qui n'est pas encore réalisé. Elle fait partie de la génération de réalisateurs palestiniens la plus récente.

 

Naïm & Wadee'a (1999, 20 min.)
Naïm et Wadee'a est la découverte par la réalisatrice de l'histoire de sa famille avant 1948, du temps où ils habitaient encore Jaffa. C'est une famille d'intellectuels, privilégiée, qui nous est présentée, ce qui rompt joyeusement avec les stéréotypes liés aux familles arabes. Sur base de photos, témoignages de toute une vie culturelle à Jaffa, avant les expropriations. Le documentaire décolle du nombrilisme et «parle du macro à partir du micro»: si les circonstances sont heureuses, le cours de l'histoire rattrape ces gens privilégiés... Dans une optique de montage et de recherche généalogique...


 


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Ali NASSAR

ali Nassar

 

Ali Nassar est né en 1954 en Galilée, et a étudié le cinéma à l'université de Moscou. Revenu dans son pays, il fonde une troupe de théâtre, et travaille comme photographe pour un quotidien de Haifa. Il réalise son premier film en 1983, un documentaire intitulé Hikayat Madina Ala Al-Shate.

 

 


ali NassarLa Voie lactée (1997, 110 min.)
Galilée, 1964: Mabrouq est le fou du village. Il vit de mendicité et de fantasmes d'amour... Son meilleur ami et protecteur est Mahmoud, le forgeron. Mahmoud est amoureux de la même jeune fille que le fils du chef du village. Tout se déclenche lorsqu'un faux permis de travail est trouvé par le commandant israélien responsable de la région. La Voie lactée (Darb al-Tabanat) n'aurait pu être tourné que par un Palestinien. On y retrouve la poésie arabe et le background commun à tous les habitants des Territoires occupés: mémoire d'exilés, occupation israélienne, village coupé de tout... Toutefois, cet «héritage historique» n'est pas l'objet apparent du film: Ali Nassar met principalement en scène des personnages qui sont drôles, orgueilleux, amoureux, vauriens, honnêtes ou naïfs... et qui vivent ensemble.


 


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Elia SULEIMAN

Elia SuleimanElia Suleiman est né à Nazareth en 1960. Il a vécu à New-York de 1982 à 1993 où il a réalisé deux films: Introduction à la fin d'un argument (1991), un film radicalement original où, pour la première fois dans le cinéma palestinien, l'humour d'un montage «à la mitraillette» - un humour ravageur, terrible - se substitue à la forme militante traditionnelle tout en manifestant les mêmes exigences et en visant les mêmes buts, et L'hommage par assassinat (1992), une histoire qui prend place à New-York, une nuit, pendant la Guerre du Golfe. Il a aussi donné un cours à l'Université de Bir Zeit.

Elia Suleiman est un réalisateur palestinien contemporain qui a trouvé son propre style, acide et observateur, à la fois proche et éloigné de l'agitation qui l'entoure. Comme il le dit dans son premier long métrage Chronique d'une disparition (1996, Prix du 1er long métrage à la Mostra de Venise), ses parents sont sa dernière patrie: «C'est un geste d'affection envers mes parents et du lieu où j'ai été élevé. C'est également politique dans le sens où, quand je dis cela, je rejette toute possibilité de m'identifier à un pays.»

 

Introduction à la fin d'un argument
Elia Suleiman & Jayce Salloum, Palestine, 1990, 45 min.
La collaboration de Elia Suleiman et Jayce Salloum (né au Canada) donne un montage proche du video-art. Comme le titre l'indique, il s'agit d'une argumentation sur l'utilisation et la perception des images qui conduisirent aux préjugés racistes envers les peuples arabes. Des dessins animés de Walt Disney, aux News, en passant par les classiques Hollywoodiens et le chanteur Elvis Presley, le montage est d'une clarté et d'une réflexion parlantes... Le film imite les formes dominantes de représentation utilisées dans les médias, détournant leur méthodologie et leur construction. Un processus de déplacement et de déconstruction est mis en oeuvre, dans une tentative de mettre un frein à l'imagerie et l'idéologie, afin de fournir un espace à une voix marginalisée qui s'est toujours vu dénié toute expression dans les médias.

Elia Suleiman
Chronique d'une disparition (1996, 88 min.)
Suleiman joue ici son propre rôle, et en a demandé autant aux autres personnages du film. Composé de petits tableaux, le film est divisé en deux parties: «Nazareth, journal intime» et «Jérusalem, journal politique.» Dans le premier, le réalisateur retourne dans sa ville natale et y filme sa famille et les autres habitants, y capturant la lente disparition identitaire de ces étrangers dans leur propre terre. De la petite boutique pour touristes à l'explication scientifico-populaire d'un miracle, la caméra fixe toute l'amertume et le comique du quotidien. La poursuite du sujet pour faire un film amène le réalisateur à Jérusalem où il suivra tour à tour les discussions politiques d'étrangers branchés, les recherches infructueuses par une Palestinienne d'un appartement dans la partie israélienne de la ville, la police dans ses enquêtes et ses ballets nocturnes de gyrophares... Avec un humour à la Buster Keaton, Elia Suleiman réussit un film sensible, songeur et burlesque sur les contradictions et les paradoxes en Palestine.
Producteur délégué en France: Les Ateliers de l'Arche
19, rue Martel - 75010 Paris
Tél. 01 47 70 70 40 - Fax: 01 47 70 70 35

Intervention Divine (2002)
Prix du Jury, Festival de Cannes 2002
A Nazareth, sous l'apparence d'une banale normalité, la ville est prise de folie. Alors que son entreprise périclite, un homme tente de prendre les choses en main pour briser le cercle des petites querelles. >>


 


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Sobhi ZOBAIDI

Sobhi Zobaidi est né à Jérusalem en 1961. Il a grandi dans le camp de réfugiés Al Jalazon. Il a terminé des études en économie à l'université de Bir Zeit et a poursuivi à New-York, cette fois en cinéma (1994). Il est l'auteur de documentaires pour la télévision, tournant souvent autour des problèmes d'environnement en Palestine. Il est aussi connu comme acteur et chanteur, et est producteur/distributeur. Zobaidi critique les accords d'Oslo et les différences qui s'accentuent entre les libres et les réfugiés, les riches et les pauvres en Palestine.

 

My very private map (Ma carte géographique à moi) - 1998, 20 min.
My very Private Map a été filmé pour commémorer la Nakba (catastrophe en arabe; ce terme désigne les massacres et l'expropriation massive de 1948). La carte géographique rêvée par Sobhi Zobaidi, c'est celle où, comme avant, rien de ressemblerait à un camp de réfugiés, c'est celle qui lui donnerait la liberté de circuler librement comme vous et moi ... «J'ai du mal à comprendre pourquoi il m'est plus facile d'aller à New-York qu'à Gaza. On ne pourrait mieux illustrer le vice de forme que contiennent les accords d'Oslo. Les territoires autonomes sont en effet devenus de véritables prisons pour leurs habitants. Nous sommes enfermés en-dehors de chez nous, se révolte l'un d'eux. Alors qu'Israël fêtait le cinquantième anniversaire de sa naissance, les Palestiniens pleuraient la Nakba, la catastrophe ... Que célèbrent-ils chaque année? Le fait d'avoir déraciné tout un peuple? Il est clair que tant que les Palestiniens se sentiront prisonniers dans un territoire dont on leur dit pourtant qu'il est leur, rien ni personne ne pourra les empêcher de rêver à leur retour dans leurs villes et villages d'origine.»

Women in the sun
Women in the Sun (1999, 57 min.)
Le film s'ouvre sur un constat de suicides à Gaza, région enfermée par Israël du reste de la Palestine: un check-point en est la seule issue possible. Gaza est une région où la religion de l'Islam est très présente. Une pression de culpabilité est mise sur les femmes, qui connaissent abus, viols et refus de sortie, d'études,... Lors d'une assemblée, doit être présentée une pétition en faveur d'une loi donnant autorité aux interprètes de l'Islam en matière de jugement de la «conduite de la femme». Des représentantes d'associations y sont présentes et joutent avec le leader devant une assemblée de musulmanes. Le film articule cette assemblée avec un monologue d'une jeune femme voilée qui nous parle de ses tentatives de suicide, et un interview d'hommes ayant poussé au suicide une femme qui avait été abusée.
Sobhi Zobaidi montre dans ce film l'ambiguïté, entre la peur de l'occidentalisation d'une part et le fanatisme religieux d'autre part, avec la perte des repères qui en découle.

Light at the end of the tunnel (2000, 46 min.)
Depuis la guerre de 1967, Israël a arrêté plus d'un demi-million de Palestiniens, une réalité qui a créé un véritable problème dans la société palestinienne. Ce documentaire dresse le portrait de 6 ex-prisonniers, 2 femmes et 4 hommes, ayant passé ensemble un total de 90 ans en prison, qui racontent leur vie après leur sortie de prison.
Contact : Refugee Camp Productions (Ramallah)
Tél.: 972-2-2955617 - Fax: 972-2-2954640
E-mail: subhi@baraka.org


 

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